lundi 20 juin 2011

Lundi 20 juin : Day je sais plus combien, retour sur le week-end.

Salut à vous !

Oui, je sais, vous allez me gronder, pas de nouvelles pendant 2 jours, c'est scandaleux. Mais bon, c'était le week-end aussi, j'ai bien le droit de me reposer un peu nan ?? Donc, en ce lundi après-midi, 18h, revenons quelque peu sur le week-end écoulé.

Samedi fut consacré dans un premier temps à faire une vraie grasse matinée. Suivie d'une baignade, de tranquillité dans la chambre, etc. Bref, à se mettre en forme. Le repas avalé, nous décidons d'aller faire une vraie session au Venetian, un peu longue donc. Ce qui fut fait, durant 7 heures. Que nous pouvons résumer par "Non, les grosses paires ne font pas (obligatoirement) gagner de l'argent."

Installé vers 17h, j'observe un peu les joueurs. La population est quelque peu différente en ce samedi après-midi. Plus jeune, notamment. Ainsi, mon voisin de gauche joue les 6 premiers coups auxquels j'assiste, en relançant 5 fois. Tiens, va y avoir du sport. Et ça tombe plutôt bien, car sur une option, payée 1 fois, j'ouvre JJ au bouton. Je relance à 18. Mon voisin, bien évidemment, sur-relance à 38. Il joue 170 en tout. La parole me revient. Je 4bet à $100. Il prend le temps de la réflexion, pour faire croire qu'il avait une vraie main avant de folder. Et, il call... Ah. Pas vraiment prévu ça !! Et il mise les 70 restants directement sur le flop T97 rainbow. Ici, je ne bats donc plus rien de "cohérent" (à part pp8...). Je ne me résous néanmoins pas à jeter ma main, fort de ma ventrale :-). Il retourne alors QQ et rien ne vient m'aider, cela démarre fort !

Je suis très actif à la table, et me fais une première fois 3bet (toujours par mon voisin), je 4bet avec AQdd. Il fold. Mais suivante, je relance T9s. Il call en position. Sur un flop T72, il relance mon Cbet. Je call. Nous checkons tous les 2 le 7 turn. River : 3 (pas de couleur possible). Je mise un gros tiers de pot (oui, un blocking bet des familles). Il fold.

Je viens de reprendre 80, sans showdown, et je sens qu'il commence à s'agacer. Surtout que je lui vole pas mal de spots d'iso-raise. Je me sens bien à la table, mais c'est sans compter sur Jean-Jacques. Très-gentil-papi-qui-n'a-pas-encore-joué-une-main relance à 12 UTG. Je décide de payer avec JJ au bouton. Nous sommes 3 à voir un flop 9 haut. Il mise alors 30. Je suis le seul à payer. Turn qui amène une doublante, il mise de nouveau 30... Je me sens telle la truite frétillant au bout de la ligne, l'hameçon bien enfoncée dans la joue. Mais je paie quand même. J'envisage l'éventualité d'un AK suité, le board présentant un tirage couleur. La river est une brique qui ne fait pas rentrer la couleur. Papi mise alors 70. Soit je me level tout seul sur son incapacité à 3 barrels bluff, soit il a vraiment ce qu'il représente. Je le regarde en souriant, lui annonçant que je suis obligé de lui donner du crédit. Et je jette ma main. Tout aussi souriant, il retourne alors AA. Thank you Sir !! Je hais Jean-Jacques...

Et cela ne s'améliore pas... 1 orbite plus tard, 2 limpers, je relance à 11 avec... JJ !! Grave erreur !! Car cela ne me permet que d'entendre, "call" de mon voisin de gauche, "Raise : 37" de la part du bouton, et "Re-raise : 101" de la SB. Beurk. Je passe de la truite à la tranche de mortadelle dans le sandwich d'un ouvrier sicilien à la pause déjeuner... Je jette. Seul mon voisin ira au tapis (il avait 80 en tout), son KQ s'inclinant face au AK de la SB (As au flop). Pour la blague, j'annonce au 3better que nous avions sans doute la même main. Il me confirme.

Je suis à ce moment à -135 sur la session. Rien de bien grave donc, mais ce serait bien que je ne fasse pas que gagner les petits pots et perdre les gros. Cela m'arrangerait !! Je passe alors une heure complète à ne pas gagner un coup. Les joueurs changent quelque peu (mon voisin sera absent 50 minutes environ, avant de revenir prendre son stack et partir), mais pas mon jeu. Je suis down de 190, quand je touche enfin un peu de jeu. Et j'ai regagné du respect, je gagne ainsi 6 coups en une seule orbite. Je suis à -130. Puis, dans l'orbite suivante, après avoir relancé 97s, je prendrai 3 streets (dont 2 de value...) avec une quinte touchée turn (open ended draw au flop) contre un joueur qui trouvait que décidément ça suffit il n'a pas une main à chaque fois. Ce qui est vrai. Mais là oui. Ce coup remet les compteurs à zéro, et je prends cet état de fait comme une belle victoire.

Après le départ du joueur précédent, une dame prend sa place. Je suis toujours aussi actif, et incontesté. Je suis alors en SB. UTG, madame limp. 2 joueurs font de même, j'ouvre AA en SB. Je relance à 12. Madame paie, ainsi qu'un limper. Madame a encore $120 dans son tapis.

Flop : AQ8, rainbow. Je mise 18. Madame call. Pas monsieur.

Turn : T. Je mise 46. Madame call, gardant 46 derrière.

River : 9. Je mise 46. Madame snap avec J5dd.

Ah. Quand même. Elle me dira "Vous jouez trop de mains, on ne peut pas vous croire à chaque fois". Oui. Mais valet haut quand même sur ce flop... Bref, suis down de 100 à ce moment-là.

Je retourne alors au charbon, à base de petits coups, d'iso-raise, de Cbet, etc. Pendant ce temps, un joueur arrive 2 sièges à ma droite, et relance ses 4 premières mains. Puis, mon voisin de gauche s'en va, et il vient s'installer immédiatement à ma gauche. Bon... 1 orbite plus tard, après 1 limper en début de parole, je relance à 9 avec pp2. Il 3 bet à ...16. Bien bien. Un joueur paie en blind, je paie itou.

Flop : 9h8s5h.

Check, je check. Et là, à ma grande surprise, il check également.

Turn : Ts

Check. Ce 10 ne me semble pas renforcer sa range de 3bet (qui check sur ce flop qui plus est). Je décide donc de miser 31. Il réfléchit, et call. Fold du 3ème larron.

River : 9s

Ce pique ne m'arrange pas. Néanmoins, je n'ai pas ressenti d'émotion particulière chez mon voisin quand il est apparu. Mais je ne peux pas miser ici, sous peine d'entendre un gros raise. Je check donc. Réflexion chez mon voisin. Qui prend finalement des jetons. Les pose, les reprend. Puis mise 55. Soit la moitié du pot. Je n'ai à ce moment-là, aucune idée de ce que je vais faire. Je repense néanmoins à sa non-réaction quand la river est apparue. Qui me laisse à penser qu'il n'est pas sur la couleur. Et j'ai tendance à penser qu'il aurait misé plus cher (puisqu'il est à peu près évident que je n'ai pas full). Je demande alors au croupier la somme exacte. Et là, je sens un vrai raidissement chez mon voisin, avec la tête qui se relève. Je prépare alors les jetons. Mon problème est qu'il a la main sur ses cartes, donc je ne peux pas utiliser cela. Mais quand j'approche les jetons de la ligne, il ne bouge toujours pas. Je me persuade ainsi qu'il est en bluff, et je call. Il me dit alors "Good call", sans montrer son jeu. Le problème est que je peux faire un bon call et perdre quand même :-). J'attends donc qu'il retourne son jeu. Il me dit alors "A high", prêt à muck. Ne voulant pas slowroll plus longtemps, je montre ma paire de 2, et gagne le pot. Il me dira après coup avoir AJ. Alors, ce n'est sans doute pas le call du siècle, mais j'en suis quand même très content. Surtout au cours d'une session difficile comme celle-là, où j'ai quand même réussi à prendre le temps, bien analyser la situation.

Ce coup me donne énormément de confiance pour la suite de la session. Et je sais accessoirement que les autres joueurs n'essaieront plus vraiment de me bluffer :-). Tout va bien, je suis à l'aise à la table. Et puis je touche des cartes.

Ainsi, sur une relance du joueur UTG à $15 (il a un stack de $100 au total), j'ouvre AcAs en SB. Je décide de juste payer. BB fold.

Flop : 3c4c5c  Ce n'est pas le pire flop de ma vie. Néanmoins, histoire d'être un peu tricky, je décide de miser directement 15. La réponse ne se fait pas attendre, il boîte. Je snap call évidemment. Il montre TdTh. Alors évidemment, vous voyez la blague arriver. Oui, oui, le Ts de pique pointera le bout de son nez fripon à la rivière. Ce jeu est parfois idiot.

Mine de rien, après 7h de jeu, ce coup me met un petit coup au moral. Rien de grave, mais je préfère en rester là plutôt que de jouer avec un mélange de fatigue et de revanche à prendre, et me lève avec un profit de $50. Pas mal quand on sait que je perds environ $550 avec les seules grosses paires que j'aurais eues sur la session :-)

Ce dimanche commence par une session de sport pour bibi. 45 minutes de rameur, et 45 minutes passées sur les machines à vérifier que mon corps est dans un sale état, et je suis fin prêt pour aller me restaurer. Il faut dire qu'il est 14h30, et que cela fait environ 24h que rien de solide n'est venu remplir mon estomac. Une fois cette incongruité réparée, nous nous installons à 16h30 au Venetian pour une (petite cette fois) session. Petite car Manu, Simon et Phil sont dans l'avion et doivent arriver à l'hôtel à 19h, et nous avons décidé de les accueillir.

Bien que courte, cette session sera très bonne. Je bénéficierai d'un respect qui frise l'indécence :-). Je gagne 9 des 10 coups que je joue, sans aucun showdown. Arrive ensuite un coup que je joue très mal, et où mon bet river ne signifie strictement rien, même face à un joueur médiocre. De plus, je ne suis pas très attentif et ne me rends compte que trop tard que sur ce board AQ995, mon adversaire (que je mets sur un mauvais As), n'est battu que par AK ou AQ (ou d'éventuels full improbables vu la ligne moisie que j'ai suivie...). Il paiera donc, en annonçant "J'imagine qu'on partage". Ben non, même pas, j'ai Valet haut :-). 2 mains plus tard, je repars au charbon. Papi limp en début de parole. Imité par son voisin. Je relance à $11 avec 7d5d. Un joueur en blinds paie, ainsi que papi. Le dernier joueur passe.

Flop : 9s5s3c

Check, check, je mise 21. Fold, papi me regarde et call.

Turn : Qh.

Check. Et là, je décide de continuer mon attaque en misant $51. Encore maintenant, je ne suis vraiment pas certain que cela soit une bonne idée. Mais je peux peut-être quand même faire folder une meilleure main. Mais ça se discute. Bref. Toujours est-il que papi me check/raise à tapis, pour $115 en tout (donc 64 en plus). Mon premier réflexe est de jeter immédiatement ma main (because papi américain toussa). Néanmoins, j'ai une côte relativement intéressante. Je demande donc confirmation du compte au croupier. Et là, Papi a le même geste que mon voisin de gauche, à savoir le corps qui se raidit et la tête qui se relève. Je me dis donc qu'il est possiblement en semi-bluff, et décide donc de payer. La river est le Kd, et Papi m'annonce "I missed", et retourne Ts8s, pour un tirage couleur + ventrale. + 2 over cartes, mais ça, il ne l'imaginait pas, surtout vu sa tête quand j'ai retourné ma main :-)

Il n'est que 17h30 à ce moment-là, mais plusieurs joueurs (dont le seul qui amenait un peu d'action avec moi) décident de se lever. J'en fait autant, avec un bénéfice de $200.

De retour à l'hôtel avec Oliv' (qui de son côté aura fait la belle session avec un profit de $510 en 2h !!), et une séance de piscine plus tard (oui, c'est dur la vie d'artiste...), nous commencerons alors notre sit-in dans le hall de l'hôtel. Car au lieu des 19h espérées, nos compères arriveront à 21h, suite à de multiples péripéties de retard, valise mettant 30 minutes à arriver et autres joyeusetés.

Nous récupérons ensuite Phil à son hôtel (le Bill's Gambling), et donnons l'occasion à Simon de se fendre d'un large sourire en décidant d'aller nous restaurer au Grand Lux Café du Venetian. Il est ensuite minuit quand je décide de me faire une session nocturne. En m'asseyant, je n'ai aucune idée du temps que je resterai à table, ne ressentant à ce moment-là encore aucune fatigue. Ce qui est certain, c'est que je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi courte...

Ceci est mon 3ème séjour à Vegas, et je n'ai jamais eu le moindre souci à une table. Ni ailleurs d'ailleurs. Ce temps est révolu, par la grâce d'un premier imbécile, et surtout d'un idiot fini...
Je m'assois au siège 2. Je jette mes premières mains. Je suis alors en BB, attendant mes jetons. Mon voisin de gauche pose alors un jeton de $5. Je lui remarque que je suis en BB, prêt à lui demander si c'est bien une option qu'il pose. Je n'aurais pas le temps de finir ma phrase.
Imbécile : "Je sais. C'est une option. Vous avez un problème avec ça ??"
Moi : "Non. Je voulais juste être sûr que vous aviez vu que j'étais en BB."
Imbécile : "Ok. J'avais vu."
Bon...
Je joue ma première main 3 coups après, au CO donc. Suite à un limp, je relance à $9. Imbécile paie, Idiot paie en SB, ainsi que le limper. Suite à 2 check, je pose 5 jetons de $5, en annonçant "$23". Imbécile jette, Idiot aussi. Suite au fold du limper, Idiot dit "Vraiment aucune idée de ce que veut dire cette mise de $23". Et ben, l'ambiance est bonne me dis-je.

3 mains plus tard, Idiot abandonne un coup suite à une mise river de son adversaire, et balance littéralement ses cartes, à tel point que j'en prends une dans la poitrine. Cela reste un bout de plastique, je ne suis pas non plus assommé, mais s'il a un geste de la main en direction du croupier, pas l'ombre d'une excuse à mon égard. 5 minutes après, rebelote, et ses cartes finissent à terre. Le croupier ne dit toujours rien, le monsieur a l'air d'être un habitué des lieux. Je lui demande alors s'il a l'intention de s'excuser une fois. "Non, et si tu as un problème avec ça, je m'en fous".

Je regarde le croupier, qui demande, timidement, à Idiot de se tenir un peu mieux. Il acquiesce en maugréant. Ou maugrée en acquiesçant. A votre convenance.

Pour continuer dans la bonne ambiance, Imbécile pose une option. Idiot call. 2 sièges plus loin, jeune scandinave aggro relance à 24. Tout le monde fold, la parole arrive à Imbécile qui relance à 100. Idiot jette une nouvelle fois ses cartes violemment. Jeune demande alors à Imbécile la taille de son stack, et annonce "All-in". Imbécile dit alors, pas très fort mais distinctement "Mother Fucker", fait un cinéma pendant 20 secondes, et fold. J'aime de plus en plus cette table.

La goutte d'eau viendra 2 mains plus tard. Derrière un limp, je relance à $9 avec pp8. En BB, Idiot envoie alors tapis pour $250. Je fold bien évidemment. Il me regarde alors et dit "Ça va mieux ? Ou tu as toujours un problème ??" Après avoir demandé au croupier s'il avait l'intention de réagir, et prenant sa mine contrite pour une réponse négative, je décide de me lever avant que la situation dégénère. Et étant bien énervé, je décide de rentrer à l'hôtel plutôt que me poser sur une autre table. Le tilt n'est pas prévu pendant ce séjour.

De plus, nous avons décidé avec Phil de jouer le tournoi du Caesar Palace ce midi, un $130 équivalent à celui dans lequel j'avais fait ITM la semaine passée. Autant vous dire tout de suite que cela s'est beaucoup moins bien passé (mais ça, vous l'aviez compris vu l'heure de cet article...). En gros, à part un brelan floppé mais qui ne me rapportera que le minimum vu qu'une quinte et une couleur sont possibles, je ne gagnerai quasiment aucun pot. Je suis ainsi à 14500 sur le niveau 400/800 quand je relance à 1800 avec AdTd, au CO. Le bouton paie et nous sommes 2 à voir le flop.

Flop : Tc6c5d

Là, cela va vite. Je mise, il relance, je fais tapis, il paie. Et retourne Ac5c. Le Roi de trèfle viendra sceller mon tournoi ici. Le temps de manger un bout avec Oliv', et je suis rentré à l'hôtel pour écrire cet article. Et accessoirement, aller me faire un tour à la piscine, donc je ne vais pas m'éterniser plus longtemps :-)

Je finirai néanmoins pour vous dire que demain (mardi) sera une journée off (en termes de poker). Phil et moi jouons en effet notre event mercredi, et sur les conseils de Papa Manu, nous allons éviter de tâter du jeton. La journée sera donc consacrée à un passage au Rio, pour repérer les lieux et retirer notre ticket d'entrée, et sans doute un passage aux outlets.

C'est tout pour aujourd'hui.

Des bises

vendredi 17 juin 2011

Matin du Day 5 : Le moral est là !!

Salut à tous !

J'ai bien fait de ne pas écrire hier soir. Vous l'auriez mal vécu. J'aurais pleuré, pestant contre le manque de chance, que c'est vraiment trop inzzzzuste, toussa. Bref, cela aurait été un article de whineur de plus, sans grand intérêt. Et surtout, je n'aurais pas eu le recul sur mon jeu (bon, là, c'est surtout moi que ça intéresse), la rédaction de ces articles me permettant également de faire un point sur ce qui a bien ou mal fonctionné.

Donc, revenons sur ce tournoi d'hier, au Caesar Palace. Même lieu que la veille, tournoi à $240 (230 + 10 de staff bonus), stack de 20k jetons, 50/100, rounds de 30 minutes. Je vous le dis tout de suite, je ne vais pas forcément raconter beaucoup de coups. Peu ont été réellement très intéressants, et je suis surtout satisfait de la manière dont j'ai géré la dynamique de la table, mon stack, etc. C'est donc surtout là-dessus que je vais sans doute insister. Je dis sans doute, car je ne sais pas encore exactement ce que je vais écrire :-)

Le début du tournoi se passe très bien. Comme la veille, je joue plusieurs petits coups, que je gagne pour la plupart, avec notamment un bon call avec 3ème paire. Néanmoins, la table est un peu plus compliquée que la veille (ce qui n'est pas très difficile !!), et j'ai malheureusement les quelques joueurs "décents" à ma gauche. Je monte ainsi à 25k jetons au début du niveau 3, sur blinds 150/300.

Arrive alors le premier gros coup : UTG, un joueur arrivé à la table il y a 15 minutes relance à 600. Je crois déceler un semblant de tell de force et me dis donc que je ne vais pas m'emballer, surtout que je suis UTG+2. Sauf que j'ouvre AA :-). Je relance à 1625. Tout le monde fold. Et là, le semblant de tell de force devient un tremblement à faire passer tous les Parkinsoniens pour des statues grecques !! Il n'en peut plus. Et sur-relance à 5100. Je suis quasiment certain qu'il a les Rois ici (bon, il peut aussi avoir les As, mais la proba est faible hein). Donc, ma première idée est de boîter, surtout qu'en payant je lui annonce clairement ma main. Enfin, si c'est un joueur décent. Et si je n'ai aucune idée de la décence de son jeu, son attitude me démontre en tout cas qu'il n'a pas l'habitude. Et je ne veux pas risquer non plus de le voir faire un hero fold. Et accessoirement, je peux aussi me tromper, et il peut décider de jeter sa paire de dames ou son AK. Je me contente donc de payer, en "priant" pour qu'il n'y ait ni A ni K au flop :-). Tout va bien, le flop est T85, et mon "ustensile de fabrication de cocktail" envoie son tapis (environ 16k). Je snap call, il retourne KK, pas d'horreur, je monte à 46k.

Les 2 niveaux suivants seront plus calmes pour moi, avec peu de coups. De plus, la table se défend vraiment beaucoup plus qu'hier (ce qui est quand même scandaleux ! Depuis quand les autres ne sont pas là uniquement pour se laisser prendre des jetons. N'importe quoi.). Je décide donc de ralentir un peu, et je suis à 53k au début du niveau 400/800.
UTG, le sosie mexicain de Freddy Deeb, le plus mauvais joueur de la table, limp UTG. Ayant été très peu actif ces derniers temps, je décide qu'il est temps de jouer de cette image pour iso-raise à 3100 avec 3d4d. Le joueur à ma gauche (stack 34k) call, ainsi que Freddy.

Flop : As8d4s

Check, je Cbet à 3800. Réflexion du voisin, qui min-raise à 7600. Freddy fold. J'ai déjà vu mon voisin faire ce type de min-raise sur ce type de flop avec AJ. Je le mets donc sur un As moyen, et je pense avoir une bonne fold equity sur ce coup. De plus, il lui reste encore 24k derrière, ce qui me semble idéal pour faire un move, avec éventuellement 5 outs s'il paie, et rester avec plus de 20bb en cas de souci. Je décide donc de tout envoyer. Je suis assez confiant en n'entendant pas d'insta-call. Il réfléchit, marmonne quelque chose (je crois entendre "you have the fours"...). Puis décide malheureusement de payer au bout de 30 trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès longues secondes. Et là, il retourne.... A8cc, pour 2 paires !! WTF ????!!!! Je lui demande pourquoi il a attendu aussi longtemps. "J'ai vraiment cru que tu avais les 4." Ah. Ben non.
Même si ce coup ne passe pas, je ne me reproche rien. Au contraire. Je pense avoir bien analysé la situation et suis complètement persuadé qu'il fold très souvent un As ici. Surtout vu le temps qu'il a mis pour payer avec 2 paires :-).

Me voici donc à 19k, soit plus de 20bb, ce qui reste très jouable. Malheureusement, c'est ici que je commence ma traversée du désert. Pendant les 2 niveaux et demi qui nous amènent à la pause suivante, je vais vivre un enfer. Pas tant en termes de jeu, mais en termes de situations. Heureusement, je suis encore très concentré, et mon "radar" est parfaitement calibré. Je 3bet shove ainsi un joueur qui me semble en steal, ça passe. Je remonte donc à 20bb après être descendu à 8. Et là, le drame commence. Je relance AJ au CO, mon voisin me 3bet. Boîte depuis les blinds. Je fold, voisin retourne QQ et gagne. 1 orbite plus tard, UTG relance, voisin boîte, call. Victoire de voisin avec AAvsKK. La main suivante : UTG limp. Je relance à 3900 avec QQ (niveau 500/1000). Voisin min-raise... Call du limper. J'ai 19bb au début de ce coup. Mais je suis certain qu'il n'est pas en move ici, surtout après avoir pris un coup énorme à la main précédente. J'ai néanmoins une côté énorme, et il peut toujours avoir AK... Je paie donc. Arrive le flop le plus dry du monde : 443 rainbow (sans tirage couleur donc pour les non-initiés). Check du limper, je check itou, histoire de voir ce que fait voisin. Il regarde nos stacks respectifs (moins de 15k chacun), et mise très tranquillement 10k. FML. Fold, je réfléchis. Je le regarde. Lui demande "Aces back to back ???" Il sourit genre "Ben non, quand même." Et se penche sur son verre pour boire. Ok... Je prends encore 20 secondes mais réussis à trouver le bouton fold. Il me regarde, et retourne AA... Ben oui. Alors, on est toujours là, mais avec 15bb... Derrière le passage des blinds, je réussis à reprendre un peu d'air en relançant à tapis le joueur le plus actif de la table. 4 mains plus tard, je suis en MP, et je relance ppT à 2400. Le bouton flat. Et là, Papi en BB, qui n'a pas bougé un orteil depuis son arrivée 30 minutes avant décide de 3bet à 10k. Toute ma vie les mecs auront du jeu quand je relance... J'ai un fold facile ici, mais quand même. Le débile au bouton (vraiment débile, dans son attitude et son jeu) boîte pour 18k. Snap. AK pour bouton, KK pour papi. As river...

Bref, je joue toujours bien, je suis concentré, mais je galère. Rien de bien notable, je n'arrive pas à doubler pour reprendre de l'air. Je navigue entre 12 et 20k sur le niveau 600/1200/100, dernier niveau avant la pause repas. Arrive d'ailleurs la dernière main de ce niveau, j'ai 17k et suis en SB. Comme d'habitude, tout le monde s'agite, les estomacs sont vides, le sang en manque de nicotine. Ca se lève et ça fold plus vite que son ombre. Sauf le jeune joueur aggro qui a pris la place de papi, et qui se trouve au HJ. Et qui sourit en voyant l'agitation. Je sais donc qu'il va relancer toute sa range. Je décide donc de boîter tout ce qui peut ressembler à quelque chose de décent. Cela ne rate pas, il relance à 4k. Et ce montant, très cher, me confirme qu'il est en move total ici. J'ouvre alors J8s, et décide que c'est suffisamment bon pour envoyer. Heureusement, je ne m'étais pas trompé et il dit à la croupière "je vais attendre un peu que tout le monde s'en aille avant de faire un éventuel call embarrassant". Il réfléchit donc, calcule, et décide de ne pas prendre le risque. Ouf. Avec dans l'idée de le refaire en value, je lui montre ma main. Et il m'insulte (gentiment, il était très sympa) en me disant qu'il avait Q8.

Je ne suis pas mécontent que la pause soit là. En effet, même si j'étais encore bien concentré, toutes ces phases et décisions relativement difficiles m'ont pompé pas mal d'énergie, et ces 50 minutes ne seront pas inutiles pour recharger les accus. Un énoooooooooorme burger plus tard (que je n'ai même pas fini, on a dit qu'on arrêtait ces conneries...), je me sens prêt à repartir au baston.

Je suis donc à 23k à la reprise, sur 800/1600/200. Ce n'est pas le Pérou, mais cela me permet de voir venir quelque peu. Malheureusement, n'étant pas le seul dans ce cas, je n'ai que peu de spots. Et surtout, pas de jeu. Je me retrouve ainsi à 8bb, UTG+2. Heureusement, j'ouvre AQ. Shove. Call de la SB, qui a AK. Une Q au flop plus tard, j'ai repris du poil de la bête. Mais les tapis valsent toujours autant, les jetons s'échangent, et je n'ai pas de main, pendant 1h... Je retombe ainsi à 37k, sur 1500/3000/300. Et là, le rush. UTG+1 relance à 25k (tant qu'à faire, autant se committer t'sais). J'ouvre AK au bouton. Il retournera pp7 et je gagne la course. Le temps de laisser un tour de table, le même joueur limp. 2 crans à ma droite, un joueur boîte ses 5 blinds. Je retourne AK encore. Il montrera KJ et je prendrai ce pot. Nous attaquons alors le niveau 2000/4000/500, et je suis à la tête d'un tapis de 128k, soit largement au-dessus de la moyenne (102k), à 40 joueurs left. Pour 27 payés. Les blinds passent, je suis à 120k exactement, et j'ouvre KK au CO. Je relance à 13,5k. La BB (stack 122500) 3bet à 31k. Vu la profondeur, on n'est pas là pour finasser. Je boîte, il insta call avec AQ.

Alors si vous avez suivi sur Twitter ou FB, vous connaissez la fin de l'histoire. J'ai détesté Barry Greenstein et son fameux "Ace on the River" pendant une bonne heure. Parce que ce pot me propulsait dans le top 5 du tournoi avec un tapis 2,5 fois supérieur à la moyenne. Et que c'est extrêmement frustrant de se battre aussi longtemps avec un tapis pourri pour sortir là-dessus. Et que ça fait du bien de râler un peu, d'oublier qu'1 heure avant c'est moi qui ai chatté le 30/70, que ça fait partie du jeu, etc. Mais je dois avouer que j'ai quand même parlé aux oiseaux pendant une bonne heure...

Heureusement, Oliv' est rentré à l'hôtel avec le parfait timing. Pas trop tôt, le temps que je me vide la tête complètement, et pas trop tard non plus histoire que je ne déprime pas seul dans la chambre. Et accessoirement, il est rentré avec des bonnes nouvelles puisque sa session s'est très bien passée, il a même fait une quinte flush ouvrant droit à un jackpot high-hand. Suis vraiment content pour lui car son début de séjour était difficile.

Quant à moi, malgré la frustration de cette sortie, je suis vraiment satisfait de mon jeu. J'avais le sentiment d'avoir progressé ces derniers temps, et ce sentiment est conforté par ces premiers jours, que ce soit en CG ou en tournoi. Et cela me donne une vraie confiance pour la suite et notamment pour l'event des WSOP qui se profile dans maintenant 5 jours.

Voilà tout pour le moment. Pour aujourd'hui, je ne vais pas faire de tournoi. Je préfère m'accorder une journée "off" et faire un peu de CG.

Des bises à tous.

PS : pour répondre à NeS, nous n'avons pas encore fait de soirée. Et de toute façon, what happens in Vegas stays in Vegas !!

PS2 : par contre, qui es-tu NeS ??  :-)

jeudi 16 juin 2011

Day 3 : premier tournoi au Caesar Palace

C'est ce mercredi 15 juin (je ne vous cache pas que je viens de vérifier la date. C'est qu'on a tendance à être déconnecté ici...) que j'attaque le premier de ma série de tournois. Histoire d'être bien en forme, je me lance une petite session "salle de sport" d'1 heure. Cela me fait un bien fou de transpirer un peu, et je me sens au mieux pour ce premier tournoi.

La navette du Trump nous conduit directement au Caesar Palace. Le temps de manger un morceau et qu'Oliv' fasse sa player card (il est indispensable d'en avoir une pour pouvoir participer à un tournoi, et ce quel que soit le casino), et nous allons nous inscrire. Le timing est malheureusement un poil trop serré, et nous sommes 7ème et 8ème sur la liste d'attente. Rien de grave, ils ouvrent une nouvelle table chaque dizaine d'inscrits supplémentaires. Le problème est que nous sommes donc installés à la même table, Oliv' se trouvant 2 sièges à ma droite.

Nous démarrons le tournoi avec 15000 jetons, sur les blinds 50/100, niveaux de 30 minutes. Soyons très clairs, et ne nous embarrassons pas de fausse modestie : Oliv' et moi sommes très largement les 2 meilleurs joueurs de la table. Et de loin. Oui, je vous entends d'ici : "Ah ben le niveau doit être bien bas !!" Et je ne peux que confirmer. Nous marcherons littéralement sur tout le monde. Pour illustrer cet état de fait : sur les 4 heures passées à cette table, je jouerai une trentaine de mains. Je ne subirai aucun 3bet. Je prendrai donc soit le coup preflop, soit nous verrons un flop (merci Renaud pour cette lapalissade). Je perdrai un coup à tapis preflop AK<KK. Je check/folderai dans un pot multiway. Et je perdrai un coup contre Oliv' avec 88<AJ sur un flop J high (nous checkerons relativement salement turn et river, mais apparemment aucun de nos camarades n'a trouvé cela choquant...). Et c'est tout. J'ai gagné TOUS les autres coups joués. Et rassurez-vous, Oliv' ne sera pas en reste (il m'a piqué quasiment tous mes boutons ce salaud !!!) et montera aussi facilement des jetons.

Bon, je dois quand même avouer qu'en plus de mon talent ultime (merci de ne pas rire, cela vexerait ma maman), j'ai eu 1 ou 2 coups où le poker devient un jeu relativement simple. Notamment lorsque je relance PP10 UTG, en étant payé 2 fois, qui se transforme en brelan max au flop, puis full max au turn, puis carré à la river. Sois donc rassuré Denis, je ne faiblis plus !!!

Bref, comme je le disais, nous montons tranquillement des jetons, doublant puis triplant le tapis de départ. Je ne détaillerai pas plus de coups, d'abord parce que c'est mon blog, je fais ce que je veux, et surtout parce qu'il n'y a pas eu beaucoup de coups intéressants. En tout cas dans ceux dans lesquels j'étais impliqué. Pour ceux d'Oliv', ben vous irez voir sur son blog, je ne vais quand même pas faire le boulot à sa place !!!
Par contre, nous avons assisté à des coups d'anthologie !! Des joueurs qui défendent leur BB alors qu'ils en ont 8, et qui fold sur le Cbet. Une luckbox ultime qui en 4 heures de jeu touchera 3 fois les As et 2 fois les Rois. Et qui trouvera systématiquement un client. Dont votre serviteur (cf. plus haut AK<KK).  Laquelle luckbox n'hésitait pas à open raise 6, 8 voire 10 bb. Oliv' le retrouvera même plus tard sur une autre table, et il le verra raise 45000 UTG sur les blinds 800/1600. Et il n'y a aucune faute de frappe. Il a bien relancé à 45k !!!

Et puis nous avons eu notre petit Français. J'avoue que j'ai un petit faible pour lui. Il en était presque touchant tellement il jouait mal. Je ne me souviens pas de l'ensemble de son œuvre, et de toute façon une simple retranscription écrite ne lui rendrait pas justice. Néanmoins, je ne peux passer sous silence ce coup merveilleux. Ouin-Ouin (ne me demandez pas, mais j'ai envie de l'appeler comme ça) nous gratifie de son move favori, à savoir le limp UTG. UTG+2, un joueur solide relance à 950 -sur blinds 150/300. Tout le monde fold, il call.

Flop : Qd4s4d

Et là, Ouin-Ouin donk-bet à 900... Le joueur sérieux, quelque peu surpris, relance à 2900. Insta-call.

Turn : Q. Cinéma, puis check. Réflexion du sérieux, check.

River : 8d

Moue dégoûtée de Ouin-Ouin, qui open-muck... Il dira à son voisin de droite, tout aussi hébété que nous, qu'il avait paire de "two". Je cherche encore son projet.

Mais rassurez-vous, il aura quand même gagné des pots. Dont celui-ci. Comme on ne change pas une stratégie solide en cours de partie, il décide de limper de nouveau UTG, sur le niveau 200/400. Le même joueur solide précédemment cité relance à 1500. Call du bouton, call de Ouin-Ouin.

Flop : je ne sais plus quelles cartes, mais elles sont toutes à coeur. Et là, notre Pine d'huitre (rapport à son totem) open boîte (il couvre les 2 joueurs). Le solide réfléchit, et boîte également. Le bouton fold à regrets. Qui n'existeront plus quand il verra que le sérieux a les As rouges, et que notre cher compatriote a floppé la couleur avec son magnifique J7. Son poing rageur viendra montrer tout le bien qu'il pense de son move après les 2 briques qui le laisseront devant.

Notre table cassera peu avant les 4 heures de jeu. Je ne joue aucun des 4 coups qui nous amènent à la pause sur ma nouvelle table. Ma patience sera récompensée puisque dès le retour du deuxième break, un joueur boîte ses 10 blinds alors que j'ouvre les As. Easy game. Je suis alors à 40 blinds, bien au-dessus de l'average. Et c'est là que cela commence à se gâter en termes de structure et de jouabilité. Car la structure, et surtout la faculté qu'ont les Américains à se laisser tomber à 5 blinds, voire moins, font que cela tourne assez vite à la boucherie.

Cette table cassera assez rapidement également. Sur ma nouvelle, rien de très intéressant à signaler. Il reste une grosse centaine de joueurs, 54 seront payés (sur les 552 au départ). La moyenne oscille entre 15 et 20 blinds, et c'est là que se situe mon stack. Que je maintiens à base de vols, de petits Cbet qui passent, etc. Après la pause repas, je doublerai contre le CL de la table avec Ah8h>Kd6d. J'ai snap call son 3bet shove depuis la grosse blind, tellement j'étais persuadé qu'il était en move. Je ne sais pas si ce call est bon à ce niveau du tournoi et selon mon stack, mais cela me mettra à la tête d'un solide tapis de 35 blinds, qui deviendront assez vite 25 par le truchement de la structure.
Malheureusement, la suite sera nettement mois bonne, puisque je n'aurais que très peu de spots exploitables, ayant à ma gauche 4 puis 3 joueurs jouant entre 6 et 13 blinds, m'interdisant donc tout vol. De plus, la bulle approchant, le rythme va se ralentir considérablement. Mon tapis va donc fondre pour tomber à une quinzaine de blinds au moment où la bulle éclate.

Je tomberai quelques minutes plus tard, perdant tout d'abord 6 blinds avec Q9dd<A9hh, puis en envoyant les 5 qui me restent avec K7, qui s'inclineront face à la pp8 de mon adversaire.

Au final, je décroche donc la mirifique somme de $209 (un bon $79 de bénéfices donc !!). Mais je suis quand même très content de mon niveau de jeu, et ce premier tournoi me met vraiment en confiance pour la suite.

Celle-ci se présente tout d'abord par une nuit qui va commencer dès la fin de l'écriture de ces lignes, puis sans doute par le tournoi du Caesar demain, un $240 avec 20k jetons au départ.

Encore merci pour vos différents commentaires.

Des bises

mardi 14 juin 2011

Fin du Day 2 : demandez le programme

Contrairement à ce que nous pensions tout à l'heure, la fatigue a pris le dessus, et nous avons décidé de ne pas jouer ce soir. Mine de rien, ça fatigue de se lever à 6h30... Ce qui est assez surprenant, vu que c'est tout à fait mon horaire habituel :-)

Ceci va me permettre ainsi de vous présenter mon programme des jours à venir. Car, contrairement aux autres années, où j'avais surtout joué en cash game, j'ai prévu de faire beaucoup de tournois cette année. Le premier est prévu demain, ce sera un $130 au Caesar Palace (dans lequel, non, Cesar n'a pas vécu, mais oui, on peut recevoir des appels pour le travail...). Pour ceux que cela intéresse, voici le lien présentant le tournoi http://www.caesarspalace.com/casinos/caesars-palace/casino-misc/poker-mega-summer-2011-120-nlh-detail.html.

L'idée de base est de participer à une quinzaine de tournois durant le séjour, essentiellement les 130 et 250 du Caesar Palace, quelques 350 du Venetian. Il n'y a bien évidemment rien de figé et tout dépendra des résultats et de mon ressenti sur les premiers tournois.

Et puis, bien sûr, il y aura l'event des WSOP ! Pour info (ou rappel pour les étourdis), j'ai gagné un package pour participer à un tournoi à $1500 grâce à ma victoire lors du premier championnat de la saison organisé par GP (Grenoble Poker). J'en profite d'ailleurs pour remercier une nouvelle fois l'équipe de GP qui bosse ardemment afin de nous faire profiter de ces prix, ainsi que le partenaire du Club, Winamax, grâce à qui je vais pouvoir participer à cet événement. Il s'agira donc de l'event 38 (si ce n'est pas un signe ça !!), qui débutera le mercredi 22 juin et durera 3 jours. Ou 20 minutes.

Bien évidemment, à moins d'une plus qu'improbable réussite dans chacun des tournois qui fasse que je termine systématiquement à des heures indues, je jouerai également en Cash Game.

Pour finir ce petit article, je voulais vous présenter mon allié depuis peu :



Voici donc Bob, magnifique petit sanglier en céramique, chargé de veiller sur mes cartes et les protéger des méchants croupiers qui voudraient les ramasser à l'insu de mon plein gré. Pour la petite histoire, Bob était le prénom de Papa, Ardennais de son état, qui collectionnait tout ce qui touchait de près ou de loin aux sangliers. Ce spécimen fait ainsi partie de la collection de reproductions riche de 118 pièces au dernier recensement. Par contre, le caleçon fétiche reste dans l'armoire pour le moment, et ne sortira certainement pour la première fois que pour l'event mercredi prochain.

C'est tout pour aujourd'hui, il est maintenant minuit, je file au dodo.

Des bises

Day 2 : dansons le swing au MGM...

Bonjour tout le monde !

Après avoir dormi comme un bébé, je suis déjà plus en forme en ce bon matin, et ce malgré le réveil matinal à 6h30. Nous décidons d'aller petit-déjeuner, et nous dirigeons vers le MGM Grand, au sud du strip, afin de tester l'aquarium local. Pour les non-avertis, je parle ici de la poker room, ne cherchez pas à comprendre, c'est une blague de poker...

Des places sont libres, et nous nous installons dès notre arrivée, chacun à une table. Oliv' connaîtra une session agitée, qu'il relate sur son blog http://myvegastrip2011.blogspot.com/. Elle se finira mal. Le séjour démarre difficilement pour lui, mais connaissant la solidité et le niveau du monsieur, je ne suis pas plus inquiet que ça. Je le suis beaucoup plus pour les machines de la salle de sport qu'il est en train de martyriser au moment où j'écris ces lignes !!

Concernant la mienne, elle fut également agitée. Etant d'humeur partageuse, je m'en vais vous la raconter de manière assez détaillée, car l'action fut présente.

Bien que la cave maximale autorisée soit de $300, je décide de me caver à 200 (soit 100 blinds, nous sommes sur une 1/2), et tester la température. Et comme disent les Marcel (de Marcel et son Orchestre, groupe musical de ch'Nord à découvrir absolument mais je m'égare pardon), si après elle est bonne, au début elle est froide !!
Contrairement aux sessions d'hier, où les relances étaient entre 6 et 10, mes camarades de jeu ont l'air motivés pour monter rapidement les enchères. Il n'est ainsi pas rare que la première relance soit à 15 ou 18. Je perds ainsi quelques petits pots, et suis à 150 au début de ce coup.
Derrière un limper, je relance à 13 avec Tc7c. La BB, un quinqua d'origine asiatique paie, ainsi que le limper.

Flop : Ks9h6s. Je ne suis donc pas au mieux, mais j'ai quand même une ventrale.

Mon quinqua donk-bet à $15. Le limper s'en va. Ayant déjà vu ce mauvais sosie de Johnny Chan faire ce type de mise en premier de parole avec un tirage couleur, je décide de relancer à 48. Cela ne décourage pas l'importun, qui paie.

Turn : Qd

Son "figeage" au moment de l'apparition de cette dame me donne l'impression qu'elle lui plait. Malheureusement, je décide de ne pas écouter ma petite voix, et j'envoie les $105 restants dans ma boite, avec maintenant la double ventrale. Il me snap-call-debout-sur-la-table-en-chantant et gagnera avec KQ, la rivière ne venant en rien m'aider. Première cave perdue, je décide de me recaver au maximum ($300 donc, merci de suivre au fond), plusieurs joueurs ayant des tapis supérieurs à cela.

Je remonte à 360. Un nouveau limp en early, suivi d'un autre en middle. Je relance à 13 avec AdKd. Tout le monde fold, sauf le second limper qui décide de faire son move funky de l'année en boîtant ses $80. Je call, il montre pp5. Je suis plutôt bien sur le flop AK6, pas trop mal après le turn J, beaucoup moins bien suite à l'apparition d'un 5 à la river. Down to 280...

Je continue néanmoins ma stratégie de relancer beaucoup de coups (pas cher, histoire de juste construire un début de pot), et cela commence à en agacer plusieurs. Une orbite plus tard, je relance à 7 un pot non-ouvert avec 6h4h. Le bouton, avec un tapis de $120 relance à 15. Ne cherchez pas, les Ricains sont fan des min 3bet. Je paie.

Flop : As6s4c. On est là.

L'action va très vite : check, 20 chez lui, 52 chez moi, boîte pour 105, snap-call. AdKd. Désolé que je lui dis. Turn : 9, River : K. Sorry, qu'il me répond. Down to 150, et de 350 sur la session.

Je décide de prendre mon temps avant de me recaver. Je laisse donc passer une orbite, et repose $100 sur la table. Suis donc à 250.

Avant de poursuivre, laissez-moi vous raconter 2 coups, afin de vous présenter la manière de jouer assez commune chez nos amis à la bannière étoilée, et à la gâchette facile (cette remarque désagréable n'a aucun intérêt, mais j'aime de temps en temps faire preuve d'un anti-américanisme primaire qui m'amuse).

Premier coup : UTG limp, UTG+2 limp, je relance AK. Il y aura un showdown impliquant les 3 joueurs au terme d'un board KQJ9J (avec couleur possible). Je ferai face à...... AK et AQ !!! Oui, on limpe ces mains-là de bon matin.
Second coup : un limp en early, over-limp de mon voisin de droite. Nous l'appellerons Jerry (parce qu'il s'est présenté en s'asseyant, et qu'il s'appelle Jerry), et nous le retrouverons plus tard. Je relance à 11 avec Qh2h. En BB, Tom (parce que Tom et Jerry) sur-relance à 25 (min 3bet toussa...). Call de Jerry. Je paie également. J'abandonnerai sur le flop pourri qui s'avance, mais là n'est pas la question. La blague est que Tom montrera AA (nice sizing de 3bet...), et surtout mon Jerry à moi que j'ai nous montre.... KK !! Et oui, de bon matin on over-limp / call aussi avec les rois. What the kikoolol comme on dit dans le jargon.

Après cet interlude, retour au sujet qui m'intéresse le plus, c'est à dire moi :-) et mes $250. Je continue mon entreprise d'énervement à base de petits iso-raise. Le suivant intervient alors que je suis au CO, après 2 limpers. Je relance donc à 11 avec AJo (offsuited pour les amateurs, c'est à dire qu'ils ne sont pas de la même couleur. En opposition avec suited - que j'aurais indiqué AJs - et qui signifierait que les 2 cartes sont de la même couleur, par exemple à carreau. C'est tout bon comme dirait Jacques ? On reprend.). Mon nouveau copain (celui du AK contre mon 64) paie en SB, ainsi qu'un des limpers.

Flop : AdJdTc. On n'est pas trop mal.

Check, check, je mise 21. Call, call.

Turn : 3s

Check, check. Je mise 51 (Flydens, si tu m'entends !!). Et là, copain boîte pour 58 de plus. Le troisième larron quitte le bateau. Bien que craignant d'être éventuellement battu, je ne peux que payer. Il me regarde alors en m'annonçant fièrement "Got an Ace". Ben ok, mais t'es drawing dead avec ton A6. Nice pot pour papa, on remonte un peu la pente.

Quelques mains plus tard, content d'avoir retrouvé de la profondeur, je suis en BB. 3 limpers, et Jerry décide de relancer à 15 depuis la SB, avec un stack de 300 environ. Je call avec 5h6h, espérant que d'autres se joignent à nous. Un seul opine, nous sommes donc 3 à voir le flop.

Flop : Qs5d4h. Et là, ô surprise, Jerry check. Je itou, ainsi que notre camarade.

Turn : Qd. Jerry mise 20. Je décide de bluffer la dame et relance à 52. Fold, call de Jerry après réflexion.

River : 4s. Je me prépare à envoyer un bet conséquent, quand Jerry s'empare de jetons, et mise....16 !! Je décide de ne pas me démonter et de donner l'info réclamée. Je relance à 88. Content d'avoir eu son info pour pas cher, il fold. Merci pour tout :-)

Une légère valse de joueurs casse un peu le rythme de la partie. Je suis à $470, la table est plus calme, je continue mes petites relances. D'ailleurs, je suis au CO, et il y a 2 limpers. Encore une magnifique occasion de construire le pot en relançant à 9 avec 7h4h. En BB, une joueuse ultra mega serrée passive paie. Les 2 limpers, dont Jerry, itou.

Flop : Ts7c4s. J'ai connu de pires flops.

Check, check, check, je mise 24. Et là, le temps se suspend. Les respirations se font plus lourdes. La BB me regarde, me toise, et boîte. Pour $90 environ. Le limper réfléchit. Prend ses jetons. Vérifie ses cartes. Compte ses jetons. Il a $70. Et il les avance. Bien bien. Je m'apprête à call, quand je me rends compte que Jerry est lui aussi en phase de réflexion. Et contre toute attente, il se redresse sur son siège et annonce également "All-in !!" en ajoutant $201 dans le bouzin. Mais whaaaaaaaaaaaaaaaaatttttttttt ??????????
Alors bon. Je n'ai pas relancé 74 pour me coucher alors que j'ai touché 2 paires. Et puis Jerry est sans doute sur le tirage couleur. Et il y a une tonne d'argent mort. Mais bon, ça sent l'entourelespoules quand même tout ça !! Bref, je m'accorde une trentaine de secondes de réflexion, et je décide d'engager la somme. Ne me demandez pas de faire le détail des side-pots, la croupière a mis 5 minutes à les faire. Maintenant, que faut-il battre ?

En BB, la demoiselle a juste call avec QQ. Le limper se sent un peu seul avec son JT. Et mon Jerry retourne un très joli 9s6s pour tirage couleur + ventrale. Je ne vous cache pas que la mise en place des différents pots et l'abattage de la turn et de la rivière m'ont paru plutôt longs !! Mais 2 très jolies briques rouges (gloire aux architectes du Nord-Pas de Calais !!!) plus tard, la croupière avance vers moi ce sympathique pot de $610. Il fait plaisir, et me voici donc avec un stack de 880, soit up de 280 pour la session.

Malheureusement, cela ne durera qu'une petite vingtaine de minutes. Le temps de perdre quelques petits pots, et surtout le temps pour Tom d'être du bon côté du cold deck quand ses flèches (les As dans le jargon) m'expliqueront que mes Dames ne sont pas assez fortes et que je dois donc lui verser la modique somme de $145. Le tout à base de raise/reraise/boîte/call, le tout bien avant le flop.

La fin de la session sera beaucoup plus calme, avec peu de coups réellement intéressants. Je me lèverai vers 15h30 avec $645 (soit $45 de bénéfice) pour aller manger un morceau et rejoindre Oliv' à l'hôtel. Et pour ne rien vous cacher, cet article a été écrit en 2 temps, le temps d'aller faire quelques brasses coulées dans la piscine.

Il est maintenant 20h20, et nous envisageons sérieusement de retourner au Treasure Island pour nous faire une petite session.

PS : Un grand merci à tous ceux qui m'ont laissé des messages, que ce soit ici ou sur Tronche de Livres. Cela me fait vraiment plaisir !! Et bravo Mess' d'avoir été la première. Comme quoi ça sert d'écrire son mémoire en pleine nuit :-)

Plein de bises, et à bientôt, ici ou là-bas.

Stay tuned

lundi 13 juin 2011

End of Day 1 : pool, food and fool...

23h20, notre journée est finie. La nuit dernière (4h37 de sommeil) ne nous a pas permis de récupérer complètement de la fatigue du voyage. Nous allons donc essayer de faire mieux, histoire d'être en grande forme à partir de demain.


Pour commencer, et à la demande générale (bon, ok, surtout à la demande de Coco, mais je suis certain que cela sera utile à d'autres), je vais préciser quelque peu mon "code-cartes", afin que les novices amateurs puissent suivre un tantinet les coups racontés.

Pour reprendre le coup relaté dans le précédent article, je parle d'un flop JcTc5c. Pour les chiffres, vous devriez vous en sortir. Pour les lettres majuscules, il faut faire un petit effort de traduction :-). A = Ace = As ; K = King = Roi ; Q = Queen = Freddy Mercury (ou dame pour les non amateurs de calembours) ; J = Jack = Valet ; T = Ten = 10. Jusqu'ici, tout va bien.
Ca se complique (un chouïa hein, vous pouvez rester devant l'écran) pour les lettres minuscules. Elles indiquent la couleur de la carte. Avec, là aussi, un effort de traduction (mais c'est surtout qu'il faut connaître les termes anglais). Ainsi, s = spade = pique ; h = heart = coeur ; d = diamond = carreau ; c = clubs = trèfle.
Si nous reprenons le JcTc5c, cela donne donc : valet de trèfle, dix de trèfle, cinq de trèfle. Si un jour je parle d'un flop AdTh6c, cela sera : as de carreau, dix de coeur, et six de trèfle.

Voilà pour la partie "le poker expliqué aux enfants". Revenons à l'après-midi.

Nous avons testé la piscine de l'hôtel. Rien de mirobolant, ce n'est pas la plus belle de Vegas, mais ça fait du bien de se relaxer un tantinet. A noter quand même que l'eau doit être à 32°, donc pour ce qui est de se rafraichir, cela tombe à l'eau. Haha, je me trouve très drôle, j'me kiffe, j'me love.

Z'ensuite, nous sommes allés nous restaurer au food court du Fashion Show Mall, énorme centre commercial qui se trouve à proximité du Trump. D'aucuns diraient "de l'autre côté de la rue". Ce qui est vrai, sauf que cela prend quand même 10 minutes pour s'y rendre, le tout sous une chaleur de bête, du genre 37,2° à l'ombre. Et même le matin, comme dirait Philippe Djian. Et comme le dit Patrick Timsit (c'est la minute "citations") : "et là bas, y a pas d'ombre". Bref, rien de notable dans cet épisode "culinaire", c'était juste pour rassurer ma Môman que j'aime que je ne me laisse pas mourir de faim.

Vint ensuite la session poker, que nous jouerons au Treasure Island. Alors, permettez-moi tout d'abord de vous présenter mes excuses-qui-ressemblent-à-Jane-Birkin (mes plus plates excuses quoi), car contrairement à ce que j'avais clamé haut et fort dans le premier article, la session ne se déroulera pas sur une 1/2, mais sur une 1/3. Cela ne change pas fondamentalement les choses, mais il est hors de question que je mente à mon public. Dont acte. Aparté pour les non-spécialistes : 1/2 et 1/3 sont les dénominations des tables, correspondant aux blinds de Cash Game. 1 et 2 dollars donc (ou 1 et 3, bravo, vous suivez). Et pour ceux qui n'ont toujours pas compris...ben démerdaou comme on dit à Saint-Denis. Ceci étant, Oliv' et moi nous caverons donc à $300.

La session démarrera à 4 joueurs, la première table étant déjà complète. Rien de très notable, si ce n'est que nous sommes tombés sur un specimen assez rigolo : un bon fish comme on les aime, à base de "je mets mes lunettes de soleil pour jouer, je regarde de travers, je fixe pour faire de la peur, etc.". Un pur moment de bonheur. Pour la petite histoire, je monterai à $360, avant de perdre successivement AK<AQ AIPF (all-in pre-flop) pour $70, et me faire gentiment les femmes sur un flop JT8. Notre "fool" avait un joli K9 qu'il a décidé de gambler pour doubler ses $60. 2 mains plus tard, on me propose de rejoindre la table principale, à laquelle est installée Oliv' depuis 10 minutes, ainsi que 7 autres joueurs.

Pas de coup particulier à raconter sur cette deuxième table. Je serai relativement actif, touchant quelques jeux qui me permettront de remonter à $375, et donc de finir avec un bénéfice de $75.

Après cette "petite" session de 2 heures, nous décidons de rentrer à l'hôtel.

Il est d'ailleurs temps pour moi d'aller mettre la viande dans le torchon.

Je vous souhaite la plus belle des journées, et vous embrasse.